Votre intervention est importante, justement. Il y a des années, à DAROU MINAM, un jeune homme m’a demandé si je faisais des rénovations en faisant allusion à la formulation qui débutait toujours mes prises de paroles Ma réponse est oui.

Votre commentaire m’a donné l’occasion de commenter quelque chose dont j’ai toujours voulu parler. Il y a de nombreux dangers à invoquer le Saint Nom d’Allah sans l’aide d’un guide spirituel ou sans la supervision d’un guide expérimenté. Le cheminant utilise le nom d’Allah qu’il a pris d’un guide avec lequel il n’a aucun lien spirituel, celui-ci est un peu comme une personne appelant un médecin, qui lui montrant ses symptômes, lui donnant des médicaments et disparaissant, alors que la relation médecin-patient est inexistante.

Lorsque l’aspirant chemine vers son Seigneur, il est appelé à surmonter des obstacles redoutables avant d’accéder au privilège : le monde vulgaire et les richesses matérielles qui se dressent sur son chemin sont les plus grands. C’est pourquoi un des ancêtres de mon père disait que les passions de cet humble monde sont les plus grands vices. Il propose, à travers la passion, la contemplation de ce monde inférieur, tout en étant captivé par la matière qui en regorge, car nous n’ignorons pas qu’il est fascinant. C’est pour cette raison que je dis que les aveugles de naissance reçoivent une aubaine parce qu’ils sont exempts de ces phénomènes physiques.

Mais en se référant aux « obstacles sur le chemin vers Allah » (dans le livre de « La grande référence sur la théorie de la khidma : outils et axe idéologique alternatif ») on verra que cela ne suffit pas.

Car après s’être débarrassés de ces barrières matérielles, le postulant s’expose sous le joug de son monde intérieur, très fermé et encore plus fort. Sans l’aide de Dieu, l’aveugle ne peut supporter l’esclavage de ce monde. Ce monde est si attractif et plein de chaînes comme le Djinn qui peut jouer avec la conscience de n’importe qui. J’ai eu une expérience incroyable quand j’étais là-bas, j’étais dans un ballon en verre entre moi et les Djinn et ils tournaient autour et le frappaient, on pouvait même entendre le verre résonner. En raison de la barrière entre nous, ils ont essayé de me contacter sans succès.

J’ai remarqué qu’ils continuaient à frapper la balle jusqu’à ce que j’aie eu peur qu’ils aient pénétré la balle, alors j’ai appelé l’honorable Cheikh Moustapha (premier Khalif de Cheikh al Khadim) et immédiatement ils se sont effondrés.. L’aide peut être recherchée à travers les supplications protectrices du Coran et de la Sunnah, mais le fait que Cheikh Moustapha soit plus proche et plus rapide quand je l’appelle, est un des secrets.

Je parle des difficultés que l’on rencontre lorsqu’on se sépare du monde extérieur et entre dans le monde intérieur, qui est d’autant plus dangereux et gênant qu’il constitue le terrain de jeu et de loisirs des Génies (Djinns).

Une fois, j’ai vu le nom d’Allah boucler sur ma langue dans un rêve, je l’ai dit à quelqu’un dans mon rêve et il m’a dit que c’était inné en moi. C’est pour dire que, des secrets vous parvenant, en cours de chemin vers Allah, peuvent vous paraître faussement, être de provenances extérieurs, alors qu’en réalité, ils étaient en vous.

Ainsi pour répondre à la question sur la révélation prophétique qui relève t’elle du monde en dehors du monde extérieur du Prophète ou de son propre monde intérieur? On rapporte, le Prophète(saws) avait mis sa vénérée jambe sur la cuisse d’ibn Abbas et au moment où il recevait la révélation, il était couvert de sueurs profuses. Ibn Abbas a rapporté qu’il avait l’impression que son fémur allait se fracturer à cause de la lourdeur de la jambe du prophète(saws). Ibn Abbas a également rapporté que le Prophète (saws) a dit qu’au moment de la révélation, il entendait un bruit semblable aux bourdonnements d’abeilles. Tout ceci leur sert d’arguments pour conforter sa provenance extérieur et écarter la thèse de son origine intérieur qui, il faut le reconnaître, existe bien. Ces savants qui se lancent à ce type d’argumentaires sont la plupart, des rhétoriqueurs et des jurisconsultes, mais la révélation en vérité, telle que je le sache, celui qui la reçoit, aura la certitude de sa provenance extérieure. Certes elle ne sera pas une parole que tout le monde peut entendre mais le révélé l’entend et peut même situer son origine spatiale. Il arrive qu’on lui écrit un nom de DIEU, que lui seul, peut voir devant lui ou sur sa main.

Le monde de Génie est la deuxième étape. Il est encore possible de rencontrer certains démons impies et maléfiques comme qui vont tenter de tromper le postulant et de l’encourager à la sorcellerie en lui révélant des pouvoirs ténébreux. Là aussi, vous pouvez rencontrer un djinn musulman. Ces Djinns, contrairement aux premiers, lui révèlent les secrets recherchés.

Il y’en a des idées d’origine démoniaque et celles d’origine angélique. Les pensées positives viennent des anges et les contraires des djinns.

Lorsque nous parlons de ce niveau d’obscurité, nous disons que les gens du côté droit sont différents de ceux du côté gauche. Les ténèbres du côté gauche sont toujours sombres parce qu’elles viennent de Satan. Ceux venant de la droite sont plus dérangeants et dangereux car ils sont la lumière parasitée dans les ténèbres émanant d’eux-mêmes.

Nous comprenons les dangers d’utiliser certains secrets الأسرار car les codes utilisés sont souvent liés aux Djinns. En les appelant, ils finiront par répondre et l’intégration de leur monde avec le nôtre se produira. On commence donc à découvrir des mystères qui ressemblent à la réalité, même s’il n’en est rien de cela. On racontait à Ndiareem (Diourbel) un viel homme qui utilisait des secrets الأسرار et que chaque nuit, des Djinns lui faisaient croire qu’ils le transportaient et le déposaient à la Mecque. Un jour, il confia à quelqu’un son expérience mystique. Ce dernier lui suggéra quand ils t’amèneront là où ils appellent « la Mecque », ne manque pas de réciter le verset « le trône ». Comme promu, la nuit tombat, les Djinns l’aménèrent à « la Mecque », et le viel homme récita le verset dicté par son ami. A sa grande surprise, il se réveilla au dépotoir d’ordures. Il a été roulé dans la pâte, car se croyant à la Mecque, il se retrouva au dépotoir d’ordures. C’est un monde trompeur.

Récemment, j’ai entendu parler de « mariage avec une Djinn », être en retraite spirituelle, et se permettre de forniquer avec une femme qui t’apparu. S’il réfléchissait, il saurait sûrement qu’il est interdit formellement de forniquer dans une retraite, pas moins. De ce fait, en se reférant rien qu’à la jurisprudence, il saurait que, c’est Satan qui lui trainait dans la boue lorsque cette envie lui est venu en tête.

Quelqu’un m’a dit qu’il faisait des dhikr et Cheikh Ahmed Tidiane lui est apparu sous la forme d’une femme avec de longs cheveux. Je lui ai dit que c’est une calomnie. Certes mes mots ne sont pas doux mais ils sont toujours véridiques et animés de bonne foi. Cheikh Ahmed Tidiane Chérif n’apparaîtrait jamais sous forme d’une femme, à plus forte raison, non voilée. Tout ceci est le résultat de l’utilisation des codes connectés à des Djinns. Ainsi quand le postulant sincère dépasse cette station (le monde démoniaque des Djinns et des voiles obscures de son propre-être) avec tout ce qu’il comporte comme entraves, réussit à surmonter cette étape et se joint au monde angélique des esprits saints et honorables.

Ces esprits saints contrairement aux Djinns ou esprits démoniaques, témoignent de la présence et de la grandeur de leur Seigneur, Allah. Arriver à cette station, le postulant doit surveiller et contrôler munitieusement les moindres faits et évènements qui y passent. Le contrôle munitieux est bien plus fort que le suivi, car des choses peuvent vous échapper en suivant. Le postulant, une fois dans ce monde, peut penser qu’il est à bout de chemin, alors que non.

C’est pourquoi Cheikh Abou Madiyana Chouaybou le Maghrébien disait qu’il voilait ces étapes à son disciple quand il l’élevait spirituellement.

J’ai entendu, Serigne Fallou Guèye (que la miséricorde d’Allah soit sur lui) dire qu’au paravant les saints connaissaient leurs stations dans les différentes étapes du chemin leur menant vers l’enceinte scellée d’ALLAH. Mais Cheikh Al Khadim (ra), lorsqu’il est venu, a vu que cela était un obstacle pour certains saints du passé. Il s’est ainsi entrepris de câcher ces stations et grades sprirituels à ces grands disciples et de les dévoiler à leurs disciples, à l’image d’un tampon accroché dans leur dos, par crainte qu’ils pensent être à bout de chemin et de cesser tout efforts. Ce monde imaginal est certes un sanctuaire mais n’est pas la destination finale.

En résumé il faut à cet postulant sincère de se détacher de ce bas-monde, de sa propre personne, du monde des esprits démoniaques, de celui angéliques des esprits saints et honorables pour être digne d’être à la proximité de son Seigneur.