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Critique de Cheikh Moustapha Diop Al Koki : « Sur la philosophie et l’importance de philosopher dans sa propre langue et dans sa propre culture. »
Au Nom D’ALLAH, le Clément, le Miséricordieux.
Au Nom D’ALLAH, le Clément, le Miséricordieux.
‘’Toi La Lumière, Toi Le Guide, Toi Le Généreux, Toi Le Seigneur, ouvre-moi les portes, accorde-moi et fais-moi profiter par Ta Haute Puissance. Sors-moi des tumultes au plus vite, au profit d’un bonheur et d’une générosité, afin que je puisse asseoir les piliers de l’islam. Permets-moi de pouvoir retourner à Touba, protège-moi et épargne-moi les mauvaises actions des gens, rends ma ville calme. Tu es Le Possesseur des sept cieux, des sept terres, des sept astres sans avoir d’aide. Dompte celui qui te cherche égal. Accepte, honore et donne félicité à notre guide Mouhamed et par lui, accorde-moi une vraie ascension. Louange à Dieu, Dieu de la puissance, accorde Ton Salut aux envoyés ! Gloire à Dieu, Seigneur des mondes.’’
Après avoir salué religieusement la salle et fait un bref rappel sur le danger que la plupart des disciples ignorent concernant la croix chrétienne qui s’affiche souvent dans les « Mahtum Mouride « , le Cheikh recommande une prise de conscience contre toute entrave vis-à-vis de la pratique religieuse. Ce qui est même, selon lui, un nouvel élan pour le croyant de penser et de chercher pour comprendre l’origine des choses ainsi que leurs effets sur notre âme et sur notre dernière demeure. Au Cheikh de continuer en montrant avec des exemples précis, que cette croix peut être l’une des causes de la fin de vie difficile de certains individus. C’est une croix qui a été bannie même par le Prophète (PSSL) car un jour, l’Archange Djibril vint lui rendre visite et trouva qu’à l’entrée, était représentée une croix sur le rideau de sa chambre. Quand le Prophète l’invita à entrer, Djibril lui répondit en ces termes : « nous n’entrons pas dans des endroits où il y’a des croix ». Et le Prophète ordonna à Aïcha, son épouse de changer ce rideau. Tout cela dans l’intérêt de ne pas se fier aux apparences qui sont souvent trompeuses.
Pour mieux éveiller les esprits, le Penseur Cheikh Moustapha Diop insiste sur la nécessité de mettre en place une commission scientifique dans le Mouridisme qui veille sur ces dérives causant même du mal à certains défunts. Il faut dès lors veiller sur ces dangers et y réfléchir comme lui qui, durant toute sa vie ne fait que cela sur les dérives qui handicapent notre croyance dans la religion islamique puisque pour le Koki, un philosophe doit avoir le temps de s’interroger sur des choses utiles et importantes pour sa vie d’ici-bas et au-delà. Il va au-delà de cette dérive pour prévenir l’État de faire tout pour éviter d’appliquer certaines lois qu’il condamne avec beaucoup de fermeté. Par conséquent, une révision sur certaines décisions étatiques est nécessaire pour alléger avec Foi les peines car, voter une loi qui ne va pas dans le sens de l’Islam, est un péché. Le Cheikh termine son rappel qui est à la fois un apport qui permet à l’homme de réfléchir devant les évidences mais aussi un apport qui peut lui permet de tenir une conduite adéquate dans la vie. Partant de ces réflexions, Cheikh Moustapha Diop fait revenir à la salle sur l’essentiel et le pourquoi de cette rencontre qui n’est rien d’autre que discuter sur la Philosophie.
« Parlons philosophie » est le thème abordé par Cheikh Moustapha Diop en répondant d’abord à une question qu’il avait commencé à poser dans une parenthèse : « Qu’est-ce que la philosophie » ? Il répond de manière désintéressée que la Philosophie n’est rien, insistant et le répétant : « ce n’est rien d’ailleurs » car selon lui, il y’a ce que les Wolofs appellent « xereñ » qui signifie en Français « avoir les aptitudes solides de bien faire les choses » d’où le terme arabe « Hiqma » autrement dit, « avoir une pédagogie ». Le Cheikh avance sa critique avec une esquisse sur le Philosophe grec Pythagore qui, lui-même avait fait des études en Egypte. À son retour en Grèce, les habitants le distinguaient à un Sophos, un Savant, celui qui détient un savoir élevé. Mais il refusait cette considération en leur disant : « Je ne suis pas un sophos, je suis juste un amoureux de la sagesse » parce que selon Pythagore, « la sagesse est un idéal réservé aux savants » et il a raison parce que, celui qui aime la philosophie et celui qui est doté d’un esprit philosophique sont différents.
Pour étayer son explication sur cette confusion que la plupart des apprentis de la Philosophie font, Cheikh Moustapha Diop montre que ce que les hommes désirent est différent de ce qu’ils sont. C’est d’ailleurs toute l’importance de sa discussion avec un des Professeurs de Philosophie du nom de Monsieur Songué DIOUF qu’il a rencontré chez Serigne Abdou Samade MBACKÉ, fils de Serigne Sonhibou MBACKÉ. Le Cheikh corrigeait ce dernier qui ne comprenait pas la vraie définition, voire le vrai sens du mot « philosophie » et qui reprenait le terme Sophos de Pythagore. Pour le Koki, cette définition est celle de Pythagore et qui n’est pas du tout une connaissance. C’est donc une erreur pour le Koki de se fier à la Philosophie occidentale qui peut détourner notre sens critique et orienter notre pensée vers des choses confuses concernant notre réalité en tant qu’Africains. Elle est une entrave à la perception sur notre existence et sur notre façon de concevoir la vérité et de la découvrir. La preuve : Descartes a affirmé que, « je pense, donc je suis » et pour le Penseur Mouride, les Wolofs utilisent une pensée plus pertinente et plus sûre que celle de Descartes. Il cite : « Balaa nga ne am, ne » que nous pouvons littéralement traduire en Français par : « Travailler d’abord, exister ensuite » ou bien « le travail précède l’existence », synonyme de développement et d’évolution. Par conséquent, l’Africain dépendant ne pourra jamais exister parce qu’il ne crée pas selon le Koki. Il n’a rien créé même et demeure consommateur. Et il développe sa pensée de façon très aiguë puisqu’il va jusqu’à considérer d’ailleurs le Continent africain qui est devenu un dépôt d’ordures pour les Blancs. Pourtant, dit le Cheikh, les Égyptiens ont été les premiers à créer et à inventer des objets et des choses telles des habits pendant que les Blancs habitaient dans des grottes et s’habillaient peu ou pas. Pour mieux éclairer sa critique, le Koki revient sur l’expression Wolof : « Balaa nga ne am, ne » pour bien montrer encore que l’on peut philosopher en Wolof. C’est en ce sens que le Penseur Cheikh Moustapha Diop nous démontre quelques termes wolofs comme « Jël » et « Xelli » pour prouver que toute action vient d’en haut si le terme est bien accentué et c’est par là qu’un résultat pourrait apparaître : il met en lumière l’importance d’avoir une bonne source, une référence claire et fondée. C’est la raison pour laquelle le Cheikh alerte pour un rejet d’utilisation des lettres latines tout en prenant comme source les lettres arabes qui peuvent nous permettre de créer de nouvelles approches qui conduisent à une nouvelle forme de méthodologie d’écriture originale qu’il a lui-même créée et montrée dans son livre « Al Humda ». C’est l’originalité donc qui compte selon le Koki car, la reproduction d’une chose reste toujours la chose déjà créée. Elle ne pourra pas apporter de changement ni d’évolution. En d’autres termes et toujours selon lui : « les gens ne font que copier et coller » sans penser à l’originalité oubliant qu’en Philosophie, l’écriture originale tirée des sources de nos anciens est le moyen le plus prometteur pour prouver qu’en Afrique, il y’a de la Philosophie. Et c’est valable pour tout autre Continent, selon Cheikh Moustapha Diop le Koki. Il prend l’exemple de la Philosophie américaine « prémature » qui est une Philosophie de liberté dans le sens où l’homme, de par sa pensée, peut avoir les mêmes aptitudes que celles de Shakespeare ou de Platon dans la Poésie comme dans la Philosophie. Cette dernière prend son ancrage dans des choses qui sont utiles pour l’homme car, selon les Américains, tout ce qui est utile pour l’homme est bien pour son existence. Ce qui est contraire à notre vie, nous les Africains. Nous prenons références et sources dans des pensées qui ne sont pas propres à notre Culture et qui ne donnent pas espoir. Pourtant, il y’a des érudits intellectuels en Afrique, particulièrement au Sénégal tels que Seydi Elhadj Malick Sy. Le Koki fait une corrélation de cette Philosophie américaine avec la pensée du professeur Souleymane Bachir Diagne, un Agrégé de Philosophie qui est resté 25 années à se fier à écrire sur Mouhamed Iqbal qui, selon le Cheikh, n’était peut-être qu’un Soufi et sa pensée n’était pas aussi importante pour que Souleymane Bachir Diagne perde toutes ces années sur lui sans rien apporter à sa Culture. Il recommande alors au Professeur Souleymane Bachir Diagne, en tant que Philosophe, de recenser les écrits de Elhadj Malick Sy et de réfléchir là-dessus mais surtout de changer sa méthode. Pour lui, il n’existe pas encore de Philosophe au Sénégal qui puise sa pensée sur les Langues nationales et qui a le pouvoir de traduire en sa propre langue ce qu’il écrit. Et toujours selon lui, il n’y a que le Professeur Djiby Diakhaté qui s’efforce à traduire en Wolof ses pensées, c’est-à-dire qu’il peut dire en Wolof ce qu’il pense. Pour conclure cette partie de sa critique sur la Philosophie, le Penseur Cheikh Moustapha Diop revient alors en définitive, pour dire encore que la Philosophie n’est qu’écrits et rien d’autre ainsi que la pensée cartésienne « je pense donc je suis » est une erreur car l’homme, dès lors qu’il commence à penser doit sentir son existence et même s’il dort, il doit sentir cette existence. En suivant cette logique, le Cheikh reprend à nouveau l’assertion Wolof « bala nga ne am, ne » pour ainsi dire que l’Africain, du fait qu’il contribue et s’efforce à donner, qu’il sent lui-même son existence réelle et sûre. Pour lui, cette philosophie occidentale est nulle.
Le Cheikh revient alors sur le thème central après avoir critiqué en toute démonstration la Philosophie occidentale. Ainsi, avant de prouver qu’une Philosophie africaine existe, le Koki nous rappelle la question qu’il avait posée au professeur Serigne Saliou Salam en 1996 au Caire. Sa question était la suivante : « Existe-t-il une Philosophie africaine » ? Serigne Saliou Salam lui renvoie la question. Et le Cheikh lui propose une réponse écrite puisque Serigne Saliou Salam avait répondu de manière légère. Ce qui est, selon le Cheikh, un obstacle de l’existence de cette Philosophie dans la mesure où beaucoup de penseurs ignorent cette Philosophie parce que leurs grands-parents n’ont rien et ils n’ont rien comme sources sûres pour prouver l’existence d’une Philosophie africaine. Le Cheikh, pour mieux mettre en exergue cette négligence de notre Philosophie, convoque un entretien entre Cheikh Anta Diop et un de ces collègues universitaires du nom de Serigne Mourtala Diop Samba Diagua. Ce dernier lui demanda pourquoi il (CAD) restait dans les amphithéâtres jusqu’à pareille heure ? Et Cheikh Anta de lui répondre : « J’attends les physiciens pour leur apprendre ce qu’ils ont appris et qu’ils croient avoir compris ». C’est ainsi que le Penseur Cheikh Anta avait posé la question à un étudiant sur la définition de l’atome et qui l’avait défini de manière conforme à la définition qui se trouve dans le dictionnaire. Cheikh Anta continua sa discussion et cette fois-ci il proposa à l’étudiant de définir « atome » en Wolof. L’étudiant se tut. C’est ainsi que Cheikh Anta lui donna la réponse en cette expression suivante : « atome veut dire xar-tin » c’est-à-dire « xar ba manatoo xar » diviser quelque chose jusqu’à atteindre le point limite en un peu de temps. Alors, le jeune étudiant qui ignorait l’importance de sa langue est resté pendant des heures dans les amphis pour comprendre la notion d’atome et en quelques secondes, Cheikh Anta Diop l’a orienté vers sa langue en lui faisant comprendre ce qu’est un atome. Apprendre par sa propre langue peut guider l’être humain à comprendre facilement les choses sans se désorienter aveuglément. Le Koki Cheikh Moustapha Diop élargit son discours en se penchant sur la Philosophie malienne tout en prenant l’exemple de la langue Bambara qui est la première langue nationale chez les Maliens. Pour montrer à quel point cette langue est riche philosophiquement, Cheikh Moustapha utilise deux termes qui sont « kuma » ou « koma » avant d’expliquer comment le blanc est capable de changer le sens même de nos concepts en se rappelant du Ghanéen qui lui disait que Ghana signifie « Ngana » mais en réalité, ce sont les Blancs qui ont changé le mot. Il revient alors sur les termes « kuma » ou « koma » qui composent cinq (5) concepts majeurs qui définissent et font comprendre les mystères de la vie. Ce qui est important, selon Cheikh Moustapha, est de revoir et de remettre en cause.
Le Cheikh dit que le « koomaa » dit « Mankela » est Dieu, « Maa » signifie « l’être », « Komion », « Al Muhadr », « Koomaa » est l’âme appartenant à Dieu et « Doomaa » qui est le Serviteur de Dieu et que sont ces cinq (5) concepts tirés de ces deux termes. Il nous aide maintenant à découvrir comment ils ont élaboré ces concepts. D’abord par le « Mankela » qui a écrit dix-huit (18) éléments mais personne n’avait répondu à son appel. C’est ainsi qu’il a pris des parties dans chacun des dix-huit éléments créés pour en faire une personne avec quelques ajouts de sa composition et du « Koomaa » qui est en lui ; le « Mankela » a soufflé sur lui toutes ces dispositions et finit par mettre à terme une personne normale d’où le terme « Maa ». Pour le Koki, il y’ a des dispositions qui sont en nous et que nous pouvons utiliser comme moyen pour participer et apporter des résultats irréfutables. Il utilise à nouveau un autre concept du nom de « Ñaa Mankela » qui est synonyme de « Ñeeño » au Sénégal, c’est-à-dire un groupe d’éthnies. Cependant, le « Maa » ou l’être possédé d’un « Koomaa » renaît avec une autre âme qui doit se soumettre selon les exigences et les recommandations de Dieu, puisque selon Cheikh Moustapha Diop le Koki, « nàmmeel » (nostalgie), « coobare « (volonté) et « xam-xam » (connaissance) doivent être les primautés pour ce nouveau type d’homme créé. Car, c’est Dieu qui l’inspire en lui donnant toutes les aptitudes pour pouvoir transformer et suivre ce qui est en phase avec cette âme nouvelle qui doit se détacher de toute chose nuisible et impure. Cet être alors, doit avoir les mêmes qualités d’un « tëgg » qui,selon le Koki, le plus considéré chez les Maliens puisqu’il est le transformateur de ce qui s’ensuit. Pour Cheikh Moustapha Diop, c’est un effort voire un engagement pour cet être, de découvrir et qui est pour le Koki, le chemin qui fera de l’homme un serviteur de Dieu. Pour étayer cette méthodologie d’apprentissage, le Penseur explique comment les anciens enseignaient les enfants. Selon le Koki, il y’avait deux Maîtres dans les classes qui partaient avec les élèves et tout cela pour que l’enseignement n’ait pas de faille car, il arrivait parfois pour Cheikh Moustapha Diop, que l’un des Maîtres commette une erreur qui pourrait être fatale pour les élèves, s’il était seul. Et cette forme de Pédagogie est une solution qui peut être aujourd’hui un atout pour notre système éducatif actuel qui n’a plus les idées pour former les apprenants. Il va plus loin dans ses exemples pour montrer comment les anciens éveillaient l’esprit des jeunes Sérères par exemple qui, dès la circoncision ou la rentrée dans la case des Hommes, Ils leur apprenaient des connaissances mystiques qui leurs permettaient de se protéger devant les Peuls qui, parfois dans la brousse, se moquaient d’eux. Pour Cheikh Moustapha Diop, il faut revoir ces connaissances utiles qui forment et forgent nos jeunes à exercer des pratiques avantageuses propres à notre culture car, ce que les autres font pour réussir leur vie, ils le font en se référant à leur propre culture. C’est une connaissance que les Sérères utilisent pour se protéger, former et éduquer leurs enfants. Et pourquoi nous voulons laisser en rade ces connaissances utiles au profit des Arabes et des Français qui sont même les causes de notre sous-développement et de notre retard dans l’éducation ? Ils ne sont ni plus inspirants ni plus riches que nous en matière de connaissances. Nous devons alors nous appuyer sur nos propres connaissances et expériences culturelles pour prouver notre identité intellectuelle et spirituelle et mieux nous connaître nous-mêmes. Un proverbe wolof dit littéralement que : « celui qui te force sa langue, te force aussi sa culture. » Toujours dans le dynamisme de la culture sérère, Cheikh Moustapha revient sur la nécessité d’apprendre nos langues tout en comprenant aussi bien leur sens étymologique que linguistique. Le Cheikh nous rappelle la force que l’expression sérère « Róok Sen » qui signifie « Dieu » englobe et est différente de « Róog Seen » puisque le « Seen » est un nom de famille chez les Sérères. « Sen » veut dire ce qui est abstrait et « Róok » ce qui est concret, d’où les attributs suivants de Dieu : « Dieu est ce qui est abstrait et ce qui est concret ». Donc il faut comprendre avec Cheikh Moustapha Diop que l’écriture même voire le vocabulaire de nos expressions, peuvent illuminer et éclairer nos esprits vers les essences pures et vers les connaissances utiles. Par conséquent, les Sérères ne sont pas des ignorants puisqu’ils ont une culture qui est une source de reconnaissance en soi. C’est un gâchis alors pour Cheikh Moustapha que d’abandonner sa propre culture et un malheur de demeurer dans la culture d’autrui. Les intellectuels doivent alors revisiter leur culture. Il souligne à nouveau Souleymane Bachir Diagne qui devait être le mieux apte à s’interroger sur ces questions mais malheureusement, il n’a rien dit relativement à cette transition pédagogique qui pourrait éveiller la conscience de beaucoup de jeunes penseurs. Le Penseur Cheikh Moustapha Diop fait aussi une approche sur le rang social Wolof au Sénégal en partant des femmes et des enfants des « Ceddo », des « Ñeeño » et des esclaves. Pour approfondir cette approche, le Koki prend l’exemple des « Géer » qui sont une partie (sous-classe) chez les « Ñeeño » et qui sont les moins importants et plus bas car ils sont plus consommateurs que producteurs. C’est pour cette raison que leur récompense sera toujours le reste dans toute chose que leur communauté partage. C’est pour dire à quel point la société africaine ne reconnaît que ceux qui travaillent et qui sont utiles. Il faut comprendre ici que les Africains ne doivent pas être derniers et ils doivent prendre des décisions et prendre leur destin en main parce que ce que les Bambaras du Mali et les Sérères du Sénégal possèdent comme puissance, sont des moyens, des avantages qui couvrent des secrets éminents que tout penseur africain se doit d’approfondir pour apporter sa part dans cette logique de valorisation des cultures et langues ainsi que l’existence de la Philosophie africaine. Ces propos de ce grand intellectuel qu’est Cheikh Moustapha Diop sont en parfaite corrélation avec ceux de Cheikh Moctar Bâ, un Professeur de Philosophie africaine à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui disait dans les amphis que le philosophe africain et l’africain philosophe sont différents car, le philosophe africain va au-delà des faits contrairement à l’africain philosophe qui est trop limité et passif dans les investigations concernant sa propre identité d’où l’expression de Cheikh Anta Diop : « Identité culturelle « . Le Cheikh continue son discours en convoquant la notion de « Xidma » de Cheikhoul Khadim chez les Mourides qui est une Philosophie prompte et élevée. Pour le Guide religieux Cheikh Moustapha Diop, le « Xidma » est loin de la prière et de certaines recommandations comme le jeûne et autres pratiques religieuses. Il est au-dessus de ces bienfaisances. Il le montre en appelant le « Baayfalisme ». Pour le Cheikh, ce que les Baay Faal font n’a pas encore de nom chez les Arabes de même que dans les dictionnaires qui le définissent comme travail ou le mot arabe « Al Hamal » qui est une forme de travail que l’homme exerce en sentant de la fatigue corporelle et du cœur, d’où un épuisement. Le « Xidma » chez les Mourides est donc ce que les Blancs demandaient à Cheikhoul Khadim : « vous travaillez tout en étant heureux ». Cette puissance mystique est d’ailleurs transmise car, des événements comme Khelcom sont un parfait exemple pour prouver cela. Les Mourides travaillent dans les champs sans relâche, toujours avec joie et bonheur et malgré la fatigue, leur visage continue de rayonner en toute jovialité. C’est donc quelque chose qui fait que les Baay Faal adoptent cette philosophie de « Xidma » : ce n’est pas parce qu’ils croient à leur Guide ou ils sont forts physiquement. C’est parce qu’il y’a une âme qui est derrière ce dynamisme et qui n’est autre que Cheikhoul Khadim. Cette âme qui transmet alors cette force qui est chez les mourides est d’une pure connexion et d’une puissance absolue.
Le « Xidma », dans son sens philosophique signifie : « Tout mouvement de valeur (matérielle et immatérielle) de nature volontaire que l’être humain mène comme dialogue avec l’univers et la vie dans l’objectif de rendre grâce à Dieu pour l’avoir gratifié du statut de son lieutenant sur Terre (Xaadim) ».
Une série d’anecdotes et d’exemples sera présentée ici dans le but d’expliciter la théorie du « Xidma ».
Anecdote 1 :
Imaginez que le Président de la République du Sénégal en l’occurrence Monsieur Macky Sall venait à entendre le discours sur le « Xidma » et qu’il aille s’en ouvrir à Cheikh Mountakha Al Bashir MBACKÉ, lui demandant un Ndigël envers tous les Talibés républicains à travailler et à lui offrir (chacun) deux milliards CFA qu’il mettrait dans une Caisse sociale qui lui permettrait de venir en aide aux plus démunis appelés autrement « Fuqqaara » ; où ces employés ne percevraient pas de salaire et le donneraient gratuitement aux personnes démunies. Voyez-vous ! C’est pourtant chose facile à réaliser et il suffirait tout seulement de le dire au Guide religieux Cheikh Mountakha MBACKÉ. Dans ce cas et toujours suivant l’exemple, un groupe (de soixante et une (61) personnes) viendrait voir le Guide qui les accueillerait quelque part ; chacun d’entre eux décida de donner volontairement (librement sans aucune formulation de besoin par le Cheikh) une valeur de cinq cents (500) millions pour la construction de l’Université de Touba. La question que l’on devrait se poser ici est de savoir : si on leur demandait de donner chacun un million pour créer une Caisse sociale de la République du Sénégal alors, que serait leur réaction?
En réalité, le Président Macky Sall devrait penser de la même façon pour étudier les doctrines comme le Marxisme (Karl Marx), le doute méthodique de Descartes ainsi que d’autres doctrines. Et de la même manière, il devrait étudier le concept de « Xidma » et l’appliquer comme modèle de développement socio-économique. Dans ce cas seulement, le Président ne prêterait pas attention à celui qui a mis en place la doctrine, il l’aurait utilisé à bon escient pour obtenir un résultat positif. L’histoire de l’ancien Président de la République de Gambie pourrait aussi servir d’exemple car, Yaya Diamé (c’est de lui qu’il s’agit), avait fait cultiver et récolter un champ de riz qu’il ne pouvait pas faire par ses propres moyens. Il vint en parler au Président de la République du Sénégal à l’époque, Me Abdoulaye Wade qui lui conseilla d’aller voir le Khalif Général des Mourides à l’époque, Sergine Mouhamadou Lamine Bara MBACKÉ. Ce dernier demanda aux disciples Mourides d’aller aider le Président Diamé qui avait prévu la récolte sur une durée de trois (3) mois. Avec l’aide des Talibés Mourides, il fit faire les travaux en une seule et unique journée. Son emotion fut aussi grande devant une telle détermination et volonté des disciples qu’il ne parvenait pas à comprendre comment un groupe de personnes arrivait à récolter un champ de cette envergure en une seule journée. Imaginez-vous son immense plaisir et stupéfaction ! En conséquence, la question que l’on doit se poser est de savoir : comment le Président Diamé a pu utiliser les services du Mouridisme pour récolter son champ lui qui n’est ni pour la cause encore moins pour le développement socio-économique du Sénégal, alors que le Président Macky Sall qui l’est ne peut pas être en mesure d’utiliser la formule « Xidma » ?
J’affirme que, pour faire développer le Sénégal, il faut impérativement que l’on soit Mouride ! La théorie du « Xidma » doit être mise en pratique pour inspirer un modèle de développement durable. Le « Xidma » constitue la clef de voûte pour le développement.
Anecdote 2 :
Indiquant quelqu’un de l’assistance ; tu m’avais raconté une histoire au Caire en 1990 lorsque tu étais venu en vacance, en me racontant d’un Japonais à qui on a demandé pourquoi le Japon est en avance sur nous ? Et au Japonais de répliquer que les Sénégalais ont le modèle pour le développement qui est tout simplement : le Mouridisme.
À l’approche de l’évènement du Grand Magal de Touba, Ethiopia Airlines constitue le dernier vol que je connaisse qui met en disposition des billets spéciaux pour cet évènement. En Europe et en particulier en Italie et en France, ils confectionnent gratuitement des visas pour les personnes qui ont des papiers et souhaitent assister au Magal. Ce qu’il faut comprendre est qu’il n’existe pas de billets dédiés spécialement au pèlerinage de la Mecque alors qu’il existe des billets exclusivement dédiés au Grand Magal de Touba, ça suscite réflexions et une particulière attention.
Nous autres Africains doivent utiliser ce modèle qu’est le « Xidma » et qui nous est propre, pour notre développement.
Anecdote 3 :
Un jour, Serigne Massamba MBACKÉ se rendit à Dakar, arriva jusqu’au bord de la mer et demanda à une femme de lui apporter de l’eau de mer de laquelle il prit une quantité qui lui est suffisante et redemandé à la femme de rejeter le reste dans la mer. Ce que l’on doit noter ici en est que Serigne Massamba, en tant que ‘’Khadim’’ Serviteur ou « Xalifatul Laahi fil Ardi », Le Vicaire d’ALLAH sur terre, n’ose pas gaspiller l’eau de la mer qui est d’une quantité inépuisable. Vous comprenez ? La relation qui existe entre le vicaire et la nature : un grand respect du Khalif envers son environnement.
Pour revenir à notre théorie du « Xidma », on pourrait la résumer sous une trilogie voire une pyramide composée de : « Ar Ràbbu », « Al Xàddiim » et « Al Kawnu ». C’est-à-dire, la trilogie « Seigneur – Serviteur – Univers ». Dans cette trilogie, existe une relation étroite et intrinsèque de tous les éléments. On parle ici de « Ràbbu » Seigneur et non pas de « Allah » le Créateur.
Par exemple Serigne Touba, dans ses panégyriques (poèmes et propos), utilise presque toujours le mot « Ràbbu » à la place du mot « Allah ». Cela peut s’expliquer du fait que lorsqu’on fait appel au Créateur (Yaa Allah) on s’éteint de celui-ci à l’exemple de Hallaj qui s’est éteint lorsque Allah a répondu à ses invocations contrairement à « Ar Ràbbu » (Yaa Ràbbanaa) qui est du domaine seigneurial et on aura la possibilité de formuler notre demande car on ne s’éteint ou plutôt on ne se confond pas à celui-ci.
– L’union entre « Ar Ràbbu » et « Al Xàddiiim » est « Al Xadimiya. « Ar Ràbbu » donne des ordres à « Al Xàddiim ».
– L’union entre « Al Xàddiim » et « Ar Ràbbu » : c’est l’obéissance totale du Xàddiim envers son Seigneur « Ar Ràbbu ». Cette liaison est appelée : (… … …) à corriger je ne connais !!!!!
– L’union entre « Ar Ràbbu » et « Al Kawnu » est « Al Qayumiya ». C’est le fait que le Seigneur exerce son pouvoir envers l’univers. Dieu donne les éléments nécessaires pour la survie et le maintien de l’Univers.
– L’union entre « Al Xàddiim » et « Al Kawnu » est « Al Tahmiya », l’entretien. Le Xàddiim doit entretenir l’Univers et participer à son équilibre (à l’exemple de l’anecdote sur Serigne Massamba racontée plus haut).
Si cette cohésion existe entre ces deux termes, il n’y aura pas de problèmes sur Terre. Le Prophète SAW nous parle dans son hadith en disant de ne pas gaspiller de l’eau même si on fait nos ablutions sur une étendue d’eau telle que la mer. Si on procède de cette manière, les sommets sur l’environnement n’auraient pas leur raison d’être.
Au Sénégal, en analysant bien la situation du pays, on observe que ce sont les Mourides qui possèdent les plus grands biens. Ils détiennent tout ce qui doit servir à l’homme pour son existence sur Terre : les plus grandes écoles coraniques, les biens au service de l’humanité…
Tout ceci se résume dans le « Xidma » qui englobe tout et visible au cours des préparatifs et du déroulement du Grand Magal de Touba.
L’exemple que je donnerai : « Préparez des repas pour les fidèles qui sont en cours de route pour le Grand Magal de Touba même si vous ne vous y rendez pas ».
Aussi, tous ces jeunes mécaniciens qui sont au secours des pèlerins en réparant gratuitement toutes les voitures qui tombent en panne sur la route de Touba en usant du modèle « Xidma ».
Anecdote 4 :
Un homme me raconta qu’il avait quitté le Nord du Sénégal (Djoloff) et sa voiture tomba en panne en pleine route. Il se fit aider et sa voiture réparée par un groupe de personnes. Vint le moment de payer et ils lui firent savoir que tout était gratis per via du Magal et du « Xidma ». C’est une autre facette du « Xidma » dans son sens propre qui guide ces jeunes mécaniciens à agir en toute leur conscience et bonne volonté : ceci est l’âme du « Xidma » qui les guide. Jugez-en vous-mêmes ! Voilà la puissance et la grandeur de leurs actes, « l’âme du Xidma ». Le « Mouride » novice ne reçoit aucun ordre venant de qui qu’il soit, il se laisse guider par le pouvoir de l’âme du « Xidma ».
Ce sont ces faits qui soubassent le « Xidma », et ainsi seulement, le Sénégal aurait pu connaître le développement depuis fort longtemps en l’adoptant comme modèle et se laisser diriger par son âme.
Le novice « Mouride » ne doit pas se limiter tout simplement aux actes d’adoration cultuelle comme la Prière et le Ramadan. Mon grand-père, Serigne Manar Diop disait que : « la Prière et le Ramadan sont des formes d’adorations cultuelles propres aux femmes ». En vérité, cela ne suffit pas au Mouride qui aspire obtenir l’agrément du Seigneur et doit avoir un esprit de dépassement sur ces formes d’adorations ; le fameux « واستعمركم فيا » (Wasta h Marakum Fiihaa) doit être la volonté du novice Mouride.
Anecdote 5 :
Une histoire qui est arrivée à un de mes proches. Nous étions allés à Dakar pour une demande en mariage. À notre grande surprise, on nous interpella dans la Mosquée pour nous dire que les factures d’électricité furent disponibles alors que les fonds de la Mosquée étaient insuffisants pour les payer. Nous dûmes payer les factures nous qui étions les hôtes venus de Touba. La leçon à tirer de cette anecdote est que le « Xidma » est purement et exclusivement mouride car, l’action de donner sans rien attendre en retour relève du domaine du « Xidma ».
Une autre anecdote est celle d’un fils d’un Guide religieux venu rendre visite à Serigne Touba avec, entre ses mains un livre de Quran qu’il voulait lui vendre. Le Cheikh lui demanda le prix du livre et l’hôte devenu vendeur lui répondit : 500 F. Le Cheikh lui demanda alors d’aller voir Serigne Massamba Diop Saam en lui remettant une missive à lui, destinée. Une fois chez Serigne Massamba Diop Saam, ce dernier lui remit 500 F en même temps que le livre du Quran et garda la missive de Serigne Touba. Serigne Massamba Diop Saam fit comprendre à l’hôte que seule la lettre du Cheikh lui suffisait.
L’enseignement que Serigne Touba nous fit ici est de comprendre que la seule lecture du Quran ne suffisait pas. Et la question à poser est : doit-on seulement se suffire de lire le Coran ?
Retenons aussi que le Cheikh a bâti une telle personnalité à Serigne Massamba Diop Saam que, bien que mémorisant le Quran, est aussi capable d’acheter ce livre et qu’il était même capable de le reproduire, de l’écrire. C’est cela qui définit le Mouride ; il se doit d’être à l’image de Serigne Massamba Diop Saam.
La personne qui récite les Qasidas est un Mouride, je parle précisément de la personne qui le fait de manière objective avec une forte détermination ou « Pasteef ». Je dis que quiconque récite les écrits de Serigne Touba avec détermination et sérénité est un Mouride.
Et ainsi, je conclurai sur le « Xidma ».
En somme, le « Xidma » peut se résumer à ces exemples et anecdotes cités plus haut.
Pour terminer, il faut bien savoir que la doctrine de Serigne Touba est en parfaite marche, que celui qui veut l’adopter, l’adopte. Sa doctrine n’attend personne, sa doctrine fait son bonhomme de chemin. Serigne Touba est un modèle africain et au-delà, universel et sa doctrine doit être utilisée pour un développement rapide et durable. Il nous a légué un immense trésor que l’on doit saisir et partager pour le développement du Sénégal voire l’Afrique et bien plus, le monde entier. Cela ne sert à rien de copier sur les Occidentaux alors que nous avons des modèles pour développer notre pays.
Anecdote 6 :
Je me demande si vous êtes au courant que Serigne G ab (qu’ALLAH lui fasse Miséricorde) avant de mourir, est allé voir le Président Wade dans le but de lui dire où se trouvaient nous ressources en matières premières. Hélas ! On le fait accommoder dans une salle d’attente en vain jusqu’à ce qu’il reparte sans rien avouer au Président. Quel dommage !!!
Il est bien dit que toutes les matières premières sont entre les mains des Mourides. Il faut que nous nous levions et c’est maintenant l’heure de l’éveil des consciences.
Je peux citer quelques ressources telles que : l’eau de roche pure, le pétrole ainsi que les matériaux (minéraux), tous ces éléments se trouvent dans le Baol. Qu’ALLAH nous accorde le pouvoir de les exploiter dans les meilleurs délais avant que les malfaiteurs d’occidentaux nous les dérobent et nous les fassent filer de nos mains. Donc, le choix de la Ville Sainte de Touba par Serigne Touba ne relève pas du domaine du hasard. En toute évidence, il y’a toute une sagesse derrière. D’ailleurs, il est dit que très bientôt, la ville de Touba serait comme la ville de Venise en Italie. Elle sera remplie d’eau qui court dans tous les sens jusqu’à ce que l’on finisse par utiliser des gondoles pour le trafic des biens et des gens. Cela serait génial et qu’ALLAH nous accorde longue vie, que tout cela puisse nous trouver en de bonnes conditions et que nous soyons tous témoins de tous ces évènements qui auront lieu très bientôt.
Résumons, le Mouride est un modèle, un vicaire ou un lieutenant d’Allah sur Terre. Chacun de nous est un vicaire à sa propre personnalité, le reste c’est de voir comment exercer sa lieutenance dans cette vie et comment participer à l’équilibre de cette vie sur Terre. Que chacun exerce sa bonne lieutenance comme bon lui semble et dans les meilleures manières. Allah est le Meilleur Connaisseur et connaît l’intention et les moyens de quiconque parmi les gens, raison pour laquelle IL demande aux gens d’agir selon leurs capacités. Allah n’inflige à personne une tâche qu’il ne peut pas faire.
En utilisant « Xidma », le Sénégal va avancer rapidement, les savants doivent guider les jeunes pour qu’ils soient conscients de leur avenir et de leur passage sur Terre. Les Savants doivent dépasser la récitation, ils ne font que réciter. Il est primordial que l’on ait nos propres pensées et les mettre en pratique afin d’abolir l’art de la récitation de l’histoire des autres. Les Savants doivent dispenser leur savoir au service de la communauté et je reviens sur mes propos : « ils doivent abandonner catégoriquement la récitation et les pratiques similaires ». Ils ne font qu’apprendre et réciter. Il faut qu’ils fassent un effort de mettre en évidence leurs connaissances et les étaler au grand public avant que l’on ne court le risque d’être comme ce que j’appellerai le syndrome d’Oswald Spengler : « être mangé avant même d’être cuit ». Si on ne risque pas de finir ainsi, donc il faut que nous soyons prêts avant d’agir.
En outre, le « Madrasatul Koma » est identique au « Xidma » dont leur but est de rappeler au vicaire son rôle de lieutenance d’ALLAH sur Terre.
En d’autres lieux, c’est important de faire des progrès linguistiques en utilisant notre propre langue nationale qui est le Wolof. Il existe une différence très nette entre la langue Wolof et le langage Wolof que l’on devrait bien clarifier et distinguer. La langue c’est ce que l’on écrit avec un jargon académique bien protégé pour que d’autres mots ne s’y ajoutent ou bien ne s’y retirent. Alors que le langage, ce sont les propos parlés. Il y’a de nombreux lexiques wolofs dont la racine est sérère qui constitue leur ancêtre et, parfois d’autres langues. Les lexiques wolofs doivent être bien maîtrisés et utilisés dans les travaux de recherches ainsi que dans les dialogues. La dérive des mots et de leurs origines doit être bien maitrisée, il y a beaucoup de mots attribués au langage wolof alors qu’ils ne lui sont pas originels. Serigne Fallou Jumada, j’espère vous apprenez le wolof, vous avez du travail à faire sur la langue et le langage wolofs.
Voici en exemples quelques mots wolofs ou originaires d’autres langues :
- « Gert e » : mot origine Saraxule ; Wolof : « aar é en »
- « Ju llë » : origine Diola. Les Diolas sont une population marchande qui effectuait leur déplacement entre le Mali, le Ghana et le Sénégal.
- « Yàl » : Sérère ; Wolof : « Yalla ». En Sérère la vocalisation est faible alors qu’en Wolof la vocalisation est solide. La différence se trouve dans la vocalisation, ces deux mots ont la même racine.
- « Bind » = création. Exemple Dieu a créé les êtres vivants ; En Wolof : « Yalla mo bind mbindéef yi ; nun mbidaafoon la nu »
- « Mbindaafoon » : créatures
- « Mbind » : création
- « Rùh » : c’est le primitif
– Le grain « giif » du pain de singe « buy », son contenu blanc est utilisé en médecine traditionnelle comme antipyrétique ( gii f ël tàngoor:soulager la fièvre) .
– « Njanaaw » une chose qui regarde bien la direction avant de s’envoler ;
– L’Arabe dit « ta-ir ».
– « D e nd bi » = Big bang : l’ensemble des processus de la formation de l’Univers.
– « Bàkan » mot composé de » bà » qui signifie » nafs » et « ka » qui signifie » r ù h » dans le langage des hiéroglyphes. Lorsque le rùh (âme) est dans le corps : wolof parle de » bàkkan « . Alors que si Il se détache du corps on parle ainsi de » rùh » simplement.
Notes :
Le Wolof est une langue scientifique contrairement aux autres langues comme l’Arabe ou le Français. Il eut sa propre écriture identifiée dans le Mali mentionnée dans l’œuvre « histoire génér a le>> Volume I ». La langue Wolof fut bel et bien écrite. Nos écrivains Wolofs doivent éviter d’écrire leur livre avec la langue latine, le latin est purement occidental. Alors que les Occidentaux veulent imposer leurs langues, nous les leur laisserons pour se concentrer sur la nôtre qui est le WOLOF. Si nous continuons à utiliser les mots latins, alors la nouvelle génération ne sera plus capable de lire nos anciens écrivains comme Cheikh Moussa KA et Serigne Mbaye DIAKHATÉ. Donc, il ne faut pas accepter le syndrome de ‘’isti h mar’’ (l’engouffrement dans l’ignorance ) que les occidentaux nous collent. Ces derniers nous prennent comme des « ânes » alors que nous ne nous sommes même pas conscient de cela. Et ceci nous a incités à écrire en latin et à le considérer comme une écriture universelle, alors que ce n’est pas le cas. Les écritures latines sont occidentales et asiatique et ne sont point africains. C’est important de savoir que les hiéroglyphes ont trois formes d’écritures ( hiéroglyphés, al kitabal ifratiqia et al kitabal dimuntiqia ) qui n’ont rien à voir avec les écritures latines. Ainsi, l’Afrique doit utiliser ses propres écritures à l’exemple des écritures d’ al kitabal dimuntiqia ou bien les écritures du Mali ancien qui connaissait sa propre écriture.
Dans l’état actuel des connaissances, on doit éviter la récitation en plus de cela, éviter aussi d’être et d’avoir un aspect d’un « arabisant » ou d’un « francisant ».
Anecdote 7 :
Lorsqu’on m’invita à une conférence en Egypte, j’ai eu à dire au grand public que je ne suis pas ni arabisant ni francisant. Plutôt, j’apprends à me connaître à travers la langue arabe et bien aussi dans d’autres langues, mais je ne suis d’aucune des leurs.
Le « Xidma » se résume dans la connaissance de soi-même et à travers les bonnes actions sous la guidance de son âme. C’est un modèle humanitaire qui rappelle à l’homme ses rôles de lieutenant d’Allah SWT sur Terre.
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Que la paix soit sur vous aussi ! Votre intervention est importante, justement. Il y a des années, à DAROU
Le Khidma, dans son sens philosophique, signifie « Tout mouvement de valeur immatérielle et de nature volontaire que l’être humain
Au Nom d’ALLAH, le Clément, le Très Miséricordieux. Toi La Lumière, Toi Le Guide, Toi Le Généreux, Toi Le Seigneur,
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